Ce temps de silence qui n’en était pas un
Il y a quelque chose que j’ai longtemps cru : pour être présente, il fallait produire, publier, accompagner, parler, montrer. Et puis un jour, il y a eu le silence.
Un silence profond.
Un silence de terre retournée.
Il y a trois ans, j’ai quitté la ville pour la campagne.
J’ai planté mes pas dans la terre, sans savoir que je venais aussi replanter mon métier, mon identité, mes racines.
J’ai laissé mon site en sommeil, j’ai cessé d’écrire ici.
Mais je n’ai jamais cessé d’écouter.
J’ai écouté mes résistances, mes mues, mes élans avortés, mes révoltes contre ce que je croyais devoir être.
J’ai accompagné autrement.
Moins souvent, plus profondément.
Dans les plis invisibles du quotidien, dans les appels silencieux du monde sensible.
J’ai accueilli les rêves qui se cassaient la figure, les voix intérieures trop longtemps tues, les mémoires qui frappaient à la porte.
Et surtout, j’ai accepté de ne plus savoir.
Qui je suis.
Comment je travaille.
Comment je me nomme.
C’est vertigineux, de ne plus se reconnaître dans ce qu’on a mis des années à construire.
Mais c’est vivant.
Et c’est là que je suis aujourd’hui.
Je ne reviens pas avec des slogans ni des titres ronflants.
Je reviens avec une présence plus ancrée, plus nue, plus libre.
Avec l’envie de me redéfinir à partir d’un espace plus vaste.
Alors, ce blog va se transformer.
Mon site aussi.
Et moi avec.
Merci à celles et ceux qui sont toujours là, même en silence.
Merci aux âmes sensibles, aux chercheurs de vérité, aux cabossés magnifiques qui croisent mon chemin.
On va continuer à marcher ensemble, autrement.
Sandrine