Ce matin, j’ai eu 50 ans. Et une plume m’a trouvée.

Parce qu’il ne faut pas grand-chose pour marquer un passage.

Pas besoin de cérémonie grandiose.


Parfois, il suffit :


– d’une marche,
– d’une plume,
– et de la volonté de dire oui à soi.

Ce matin, je suis sortie marcher.

Pas pour faire quelque chose d’extraordinaire. Juste marcher. Respirer.

Être vivante, là, en ce jour .

Et sur le chemin… une plume.

Petite, noire, ornée de pois blancs.

Je l’ai ramassée sans y penser,, comme un enfant ramasse un caillou.

Mais dès que mes doigts l’ont touchée, j’ai su qu’elle n’était pas là par hasard. J’ai su qu’elle avait quelque chose à dire.

C’était une plume de pic épeiche.

Un messager des bois

Le pic épeiche est un oiseau discret, mais dont la voix résonne loin.

C’est celui qui frappe le bois, sans relâche, à la recherche de ce qui est caché à l’intérieur.

Il est le gardien des rythmes sacrés, le tambourinaire des forêts.

Il écoute. Il attend. Et il sait quand et où frapper.

Cette plume, à cet instant précis, m’a parlé.

Elle m’a dit que j’étais prête à entrer dans un âge où mon propre rythme devait être souverain.

Où je ne chercherais plus à suivre celui des autres, mais à honorer le mien.

Elle m’a rappelé que je pouvais aller au-delà de l’écorce,

que je portais en moi la capacité de toucher le cœur du vivant,

de réveiller les mémoires endormies, les miennes, celles des autres aussi.

Une plume d’alchimie.

Elle est noire, comme l’ombre fertile, le mystère, la profondeur.

Elle est blanche, par touches, comme des éclats de lumière sur la nuit.

Et ensemble, ces couleurs ne s’opposent pas : elles dansent.

Elles me disent que je suis à la fois Femme et Louve,

sage et sauvage,

pleine et en devenir.

Elles me rappellent que la lumière se trouve au cœur même de l’obscur,

et que c’est là, précisément là, que je suis appelée à marcher.

Un passage

Aujourd’hui, j’ai 50 ans. Et je n’ai pas envie de faire un grand discours.

Mais cette plume m’a soufflé quelque chose de simple et puissant :

« Tu es prête. Tu peux battre ton propre tambour.

Tu peux percer l’écorce. Tu peux marcher. Tu es la femme qui sait. »

Alors je l’ai consacrée, cette plume.

Je lui ai parlé, comme on parle à une amie.

Et je l’ai laissée me traverser, comme un vent nouveau dans mes ailes.

Et vous ?

Avez-vous déjà trouvé une plume, une pierre, un signe sur le bord du chemin ?
Quelque chose d’ordinaire… et pourtant vibrant d’un message silencieux ?Je crois que nous sommes nombreux à croiser ces messagers sans toujours oser les écouter.
Aujourd’hui, j’ai écouté.

Et si je vous partage cela, ce n’est pas pour célébrer mon âge, mais parce que peut-etre, vous aussi vous sentez que quelque chose change.

Et qu’il suffit parfois d’une plume noire à pois blancs pour s’en souvenir.


S.Topilin

Topilin Sandrine

Thérapeute clairvoyante/ accompagnement/thérapie holistique/aide 

http://topilin.fr
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Ce temps de silence qui n’en était pas un